L’impression 3D oui … mais pourquoi faire ?

Quand on parle d’impression 3D, beaucoup pensent à la fabrication de figurines en tout genre, ou de la baguette d’un célèbre sorcier résidant à Poudlard ou encore d’une lithographie tirée d’une jolie photo de famille….mais après cela… ? Nombreux sont les propriétaires d’imprimantes 3D à les avoir rangées au placard après avoir rempli leurs étagères d’objets cités ci-dessus. Nombreux sont aussi ceux à les avoir dépoussiérées pour contribuer à ce véritable élan national de solidarité pour la fabrication de visières anti-projections.

Cette période de crise sanitaire est-t-elle le déclic pour changer nos sociétés ?

Le confinement dû au COVID-19 a permis à beaucoup d’entre nous de prendre le temps de réfléchir au sens de nos actions du quotidien. Nous avons reconsidéré nos emplois du temps, repensé nos temps de travail, pour ne les percevoir que comme des tâches du quotidien parmi d’autres, mais surtout nous avons repris le temps pour des moments d’activités privées. Cette période nous a tous également permis de porter un regard différent sur notre société et se poser de nombreuses questions. Des questions sur les mobilités, sur la valeur travail, sur les enjeux sécuritaires, économiques. Mais aussi sur nos défis qui sont la crise sanitaire d’aujourd’hui, le climat, le logement, la prise en charge d’une population vieillissante, ou encore l’équilibre des richesses…

Alors comment l’impression 3D peut-elle être un outil support dans ces enjeux et défis d’aujourd’hui et de demain ?

• L’impression 3D au front contre l’obsolescence programmée.

Tout le monde a déjà jeté un objet cassé, soi-disant irréparable. Qu’il soit de petite ou de grande taille. Non pas parce qu’il est irréparable mais parce que l’on manque de temps mais surtout de connaissances pour pouvoir le réparer. Nous nous disons également que le fabricant ne produit pas, ou plus, la pièce détachée… en d’autres termes, un véritable casse-tête où la solution de facilité se termine par la poubelle. Pour illustrer ce propos, on pourra prendre l’exemple d’une roue dentée d’un moulin électrique, d’une poignée de vélo, d’un support de clapet de tiroir de congélateur, d’une charnière, de la poignée de votre robot ménager préféré…etc…etc…etc. Ces parties victimes d’usures ou de casses peuvent rendre inutilisable de nombreux appareils.

Mais ça… c’était avant ! En effet, de plus en plus de fabricants électroménager mettent en ligne les modèles de leur pièces détachées. Saluons, par exemple, l’initiative de Miele qui met à disposition les fichiers de certaines pièces mais également celle de Decathlon qui, via l’impression 3D, produit ses propres pièces détachées pour réparer et non jeter.

En complément, l’énorme communauté de « makers » (passionnés amateurs et professionnels d’impression 3D) propose des fichiers déjà prêts à l’emploi et parfaitement compatible avec de nombreux besoins en pièces de réparation.

La société de consommation évolue. Il y a déjà eu le tri des déchets, maintenant il y a de plus en plus le tri du « réparable » ou non. Le chemin sera long afin que tout le monde comprenne les possibilités qu’offre l’impression 3D mais les esprits changent et la crise que nous vivons aujourd’hui bouscule les choses plus rapidement que jamais. L’urgence climatique nous pousse à faire évoluer nos modes de consommation, l’impression 3D est un support, un outil pour redonner une seconde chance à nos objets et contrer l’obsolescence programmée dont certains sont victimes. C’est un geste citoyen et un geste pour l’écologie aussi !

• L’impression 3D au service de notre système de santé

La crise du Covid-19 a mis en avant des réussites mais également des fragilités de notre système d’approvisionnement et de production. Dans les réussites, nous pouvons citer la capacité des industriels à voir modifier leurs chaines de production pour fabriquer des gants, des blouses, des masques pour venir au secours des personnels de santé. Mais cela a mis bien évidement en avant les limites de la mondialisation et pose la question des systèmes de productions agiles dont nous avons besoins aujourd’hui. Là où il aurait fallu des semaines pour réorienter les chaines de production des usines ou pour réaliser un moule d’injection (où toute modification ultérieure est impossible), il a fallu quelques heures pour imprimer des centaines, voire, des milliers de visières anti-projections pour nos soignants.

L’impression 3D est le système de production agile par excellence. Elle a par exemple permis une évolution significative rapide des modèles de visières pour correspondre aux besoins des soignants tout en maximisant les capacités et le coût de production. Mais les visières ne sont pas une finalité en soit. Elles ont ouvert le champ des possibles pour l’environnement médical. Mais surtout l’impression 3D ouvre le champ au sur-mesure à un coût défiant toute concurrence. C’est le modèle qui s’adapte à l’utilisateur final et non plus l’inverse.

Pour conclure,

Cet article n’évoque qu’une partie des champs d’applications utiles de l’impression 3D à notre société. Nous sommes convaincus des usages potentiels dans notre quotidien. Considérée encore comme haute technologie, l’impression 3D rentre de plus en plus dans les formations d’aujourd’hui pour définir les métiers de demain. Une révolution des usages est en marche, faisons de l’impression 3D un incontournable de nos vies de demain.